De plus en plus, les entreprises utilisent les entretiens vidéos pour pré-sélectionner leur candidat et gagner du temps. Une des plus connues est Hirevue, une plateforme crée en 2004, à la base destinée aux responsables des ressources humaines pour accélérer le processus d’embauche. Depuis peu la firme a intégré dans son système une intelligence artificielle qui permet de sélectionner les meilleurs profils selon les postes à pourvoir.

L’an dernier le groupe financier Barclays s’est positionné en pionnier en implémentant des entretiens vidéos. Depuis, le phénomène s’est étendu au monde financier en général. Plus récemment l’entreprise agroalimentaire Unilever a provoqué un mini buzz en mettant en avant la plateforme HireVue, pour sélectionner ses futurs employés. Dès lors la plateforme a petit à petit remplacé les premiers tours “classiques” des entretiens d’embauche, qui était jusqu’alors réservé à l’univers financier. Avec ce nouvel investissement, HireVue espère se démarquer dans un secteur déjà concurrentiel, puisque d’autres entreprises comme VidCruiter se positionnent également sur cette niche. En France, des acteurs comme EasyRECrue proposent également des solutions de recrutement par vidéo.

Concrètement, comment marchent ces plateformes? Le recruteur envoie un lien aux candidats qui les redirige vers la plateforme. Des questions apparaissent une à une sur l’écran avec un temps limité pour les lire puis pour y répondre face caméra. Les réponses sont enregistrées pour que le recruteur puisse les regarder plus tard mais attention, on ne peut effectuer qu’un seul enregistrement donc pas de possibilité de se corriger (comme un véritable entretien). le plus souvent l’entretien se passe en deux temps, au départ on se présente avec des questions générales puis on part dans un entretien plus structuré avec des questions précises. Le plus de la plateforme HireVue est qu’elle possède un algorithme de reconnaissance faciale qui examine toutes les parties du visages ainsi que les mouvement de tête pour voir si le candidat est enthousiaste et à l’aise En plus de cela les réponses ne sont pas uniquement stockées, elles sont compilées et analysées puis mise en rapport avec les réponses des meilleurs candidats. La respiration, le vocabulaire et la voix (tremblante ou confiante) sont parmi les nombreuses caractéristiques analysées par la plateforme. En tout plus de 10 000 traits sont analysables à tel point que peu de candidats en ont conscience. 

Alors que ces dispositifs permettent principalement de gagner du temps, ils ont également de nombreux avantages comme celui de voir plus de candidats, ainsi le temps passé à examiner les candidatures aurait aussi baissé de 70% selon les entreprises interrogées. On souligne également le bénéfice en termes de diversité. le nombre de personnes non blanches aurait augmentée en terme d’embauche. Effectivement une intelligence artificielle ne peut pas avoir d’à priori ou ne peut faire de différence de couleur de peau si elle est bien programmée.

D’autres entreprises commencent aussi à introduire l’intelligence artificielle dans leur processus de recrutement avec des robots conversationnels (appelés “chatbots”) sur des plateformes comme Messenger. La start-up française Clustree propose une solution pour les grands groupes afin de faire une première sélection et de dénicher les meilleurs profils pour des postes donnés en recrutements internes ou externes. De son côté, le spécialiste du voyage sur mesure Marco Vasco a mis en place une campagne pour recruter 40 postes de conseillers. Bref, l’intelligence artificielle est en train de devenir la meilleure alliée des recruteurs et peut-être aussi des candidats à l’embauche.